Oser prendre sa place
Prendre sa place est un sujet qui me passionne. Pour ma part, j’ai souvent laissé ma place sans vraiment m’en rendre compte ou en pensant que ce n’était « pas grave », que ce n’était pas le bon moment. Alors qu’à d’autres moments, au contraire, je la revendiquais avec force, parfois même trop, pas toujours certaine du bien fondé de ma démarche.
Puis, à force d’accompagner les femmes et de voir que ce sujet revenait régulièrement dans nos séances, parfois par des chemins détournés, je me suis demandé quels étaient les réels enjeux qui se cachaient derrière ce sujet. Sujet qui incarne la force de notre conditionnement, des injonctions et croyances qui nous gouvernent.
Et si c’était une question d’éducation ?
Prendre sa place est un acte qui demande beaucoup d’énergie, voire de courage. Ce n’est pas une démarche naturelle pour les femmes. Et si l’on regarde bien, dès les origines la différence entre les hommes et les femmes est posée. L’homme est porteur de spermatozoïdes dont le rôle est de pénétrer l’ovule et le féconder, de fait, il prend sa place et occupe le terrain pourrions nous dire. Alors que la femme est par essence le réceptacle de cette semence, elle n’a rien à faire si ce n’est accueillir.
De plus, lorsque nous sommes enfant, l’éducation qui nous est donnée n’est pas tout à fait la même que nous soyons une fille ou un garçon. Là où les garçons sont invités très jeunes à être dans l’action, à s’affirmer, à décider, les filles sont élevées avec plus de réserves, en étant sensibilisées à des valeurs telles que l’accueil, la douceur, la fluidité, l’empathie. On nous apprend très jeune à travers les jeux qui nous sont proposés à développer et à valoriser certaines qualités.
Est-ce plus facile pour les hommes ?
Ainsi, il semblerait que ce soit plus facile pour un homme de prendre sa place. C’est un acte normal. Il n’y a aucun questionnement à avoir là dessus, aucune légitimité à défendre. Pour la femme, les choses ne sont pas aussi simples. La femme n’a pas appris à combattre pour gagner sa place.
Notre mission à toutes est de faire évoluer la condition de la femme mais je vois bien comment dans certains cas ou sur certains thèmes nous restons vulnérables et avons besoin de soutien. Nous rêvons d’une vie dans laquelle nous pourrions exprimer réellement qui nous sommes, prendre notre place et assumer notre féminité et en même temps il y a une forme de pudeur qui nous empêche de nous montrer de peur de nous exposer.
Dans ce mouvement qu’il y aurait à accomplir d’avancer, de saisir les opportunités qui se présentent, certaines restent timides ou réservées. Dans certains cas elles vont même préférer laisser leur place, en trouvant toutes les bonnes excuses pour cela.
Prendre sa place demande de l’audace et du courage !
Prendre sa place est un exercice pour lequel il faut s’entrainer afin de trouver la bonne intensité d’action. Il s’agit d’agir ni trop tôt, ni trop tard, ni trop, ni trop peu. Prendre sa place demande de l’audace et du courage dans le sens où l’on se donne à voir et où l’on affirme son choix. Peut-être que toutes les femmes ne sont pas encore prêtes à faire cet exercice mais, pour ma part, je les encourage dans cette voie car c’est ainsi qu’elles pourront vivre pleinement leur vie.
Dans certains milieux prendre sa place signifie agir comme un homme et cela ne les intéresse pas du tout. Les femmes que j’accompagne veulent pouvoir s’exprimer dans leur féminité et que cela ne remette pas en cause leurs compétences. Elles ont envie d’être pleinement femme et de pouvoir profiter de ce que la vie a de bon à leur offrir. Elles ont conscience qu’il est temps de sortir de ces postures invalidantes mais ne savent pas comment faire et restent trop souvent coincées dans l’une des postures suivantes :
Ne pas oser prendre sa place
Laisser sa place aux autres
Prendre trop de place
Trouver la juste place
La posture sur laquelle j’accompagne les femmes est de prendre pleinement sa place, toute sa place, rien que sa place.
Si vous vous sentez concernée par cette question de place à prendre, les lignes qui suivent vont certainement vous éclairer. Pour bien comprendre ce qui se passe pour vous, il est essentiel de vous accueillir sans jugement et d’être dans l’amour pour vous-même. Comme je l’ai dit plus haut, il y a beaucoup de choses qui ne nous ont pas été transmises et il est tout à fait normal de devoir apprendre de nouveaux fonctionnements.
Ainsi le premier exercice consistera à repérer ce qui se joue pour vous dans cette problématique.
Les bonnes questions à se poser
Nous sommes souvent bloqués dans une forme d’inertie car otage de nos peurs. Pour en sortir il s’agit de prendre conscience que ces peurs ne sont pas rationnelles, elles sont issues de notre mental. Que, même si elles s’appuient sur du vécu, il ne s’agit que de vieilles mémoires, que nous ne vivrons jamais deux fois exactement la même chose. Pour en sortir, il est donc important de rester pragmatique :
Que peut-il m’arriver réellement ?
Si cela m’arrive quelles seraient les conséquences ?
Que pourrait-il arriver de pire ?
Le pire ne serait-il pas de ne pas vivre sa vie pleinement en ne pas osant prendre la place qui me revient ?
J’espère que cet article vous aura donné envie d’oser prendre votre place.
Si vous voulez aller plus loin sur ce sujet et avoir des idées d’exercices à pratiquer vous pouvez commander mon livre "Domptez vos peurs et libérez le féminin"
Catherine Oberlé
Auteure de "Domptez vos peurs et libérez votre Féminin"
Ma passion depuis toujours est de repousser les limites et de faire sauter les tabous.
Avec l'Académie du Féminin j'aide les femmes à oser être elles-mêmes pour prendre leur place dans la société, rayonner et contribuer à changer le monde.
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