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La Culpabilité


Je me sens coupable

Parce que j'ai l'habitude

C'est la seule chose que je peux faire

Avec une certaine certitude.

C'est rassurant de penser

Que je suis sûre de ne pas me tromper

Quand il s'agit de la question De ma grande culpabilité

Lhasa de Sela « La Confession »

J'observe que la culpabilité est très présente chez nombre de femmes. Pour diverses raisons, nous avons tendance à nous sentir coupables de certaines de nos actions, de nos comportements et même parfois de nos pensées.

Pourquoi coupable ?

Coupables car nous avons tel ou tel désir, tel ou tel besoin que nous taisons, parce que nous pensons à nous avant de penser aux autres, parce que l'on a osé dire non... La culpabilité est un parasite et un frein pour beaucoup de femmes.

Quel rôle tient la culpabilité ?

La culpabilité est certes désagréable, mais pourtant parfois utile. C'est un sentiment dit « structurant », car il nous permet de conserver notre propre cadre, nos propres règles. La culpabilité intervient lorsqu'il y a transgression, effective ou ressentie, de nos principes moraux, de nos valeurs. Éprouver de la culpabilité face aux autres, lorsque nous estimons que nous avons mal agi envers eux est une bonne chose en soi. Cela prouve que nous avons de l'empathie, et c'est, entre autre, ce qui nous différencie des psychopathes.

Quand la culpabilité devient mal placée

Chez les femmes, cette culpabilité est souvent inappropriée, paralysante et surtout omniprésente. Je prends l'exemple d'une femme que j'ai accompagnée lors d'un processus de coaching. Elle illustre parfaitement cette tendance que je retrouve chez la majorité de mes clientes. Nous l’appellerons Justine. Elle venait me consulter dans le but de nourrir davantage ses propres besoins, de prendre du temps pour elle, mais elle culpabilisait énormément à cette idée.

Dans sa vie professionnelle, elle culpabilisait de ne pas suffisamment travailler alors que sa hiérarchie était très satisfaite d'elle. Mais cela ne lui suffisait pas, alors Justine apportait des dossiers tous les soirs à son domicile. Une fois ses enfants couchés, elle se remettait à travailler. Mais elle culpabilisait toujours de n'être pas assez productive, alors que l'organisation même de son entreprise impliquait cette frénésie perpétuelle.

Comme elle travaillait beaucoup, elle culpabilisait de n'être pas assez disponible pour ses enfants et plus globalement pour sa famille.

Lorsqu'elle prenait des temps de repos, Justine culpabilisait de ne pas travailler. Lorsqu'elle travaillait, elle culpabilisait de ne pas consacrer suffisamment de temps à sa famille. Cela générait chez elle un sentiment d'impuissance et d'impossibilité. Malgré cela, elle souhaitait avoir plus de temps pour elle, pour des activités artistiques qu'elle ne pratiquait plus et qui pourtant lui tenaient à cœur. Mais elle ne s'autorisait pas à prendre ce temps pour elle, car elle culpabilisait aussi de n'être pas assez présente pour ses parents désormais âgés, pour une de ses amies en plein divorce, pour son mari qui avait beaucoup de pression à cause de son nouveau poste dans une entreprise très prestigieuse.

Pour Justine, se dégager une heure par semaine pour nos séances de coaching la mettait dans un état de tension terrible. Et bien que les séances étaient programmées sur son heure de déjeuner, il lui arrivait souvent de reporter le rendez-vous car son patron la sollicitait au dernier moment et qu'elle ne « pouvait » pas dire « non », selon elle.

Coupable de ne pas être parfaite ?

Justine a identifié qu'elle portait le syndrome de la Wonder Woman. Elle était perfectionniste, attendait beaucoup du regard des autres, et voulait être irréprochable. Elle pensait qu'elle devait être une salariée parfaite, une mère parfaite, une épouse parfaite, une amie parfaite, elle courait après un idéal qu'elle ne s'était pourtant jamais consciemment fixé. Elle constata rapidement que derrière ce tableau, il n'y avait « personne ». Elle parlait de « coquille vide ». Elle avait l'impression de ne plus savoir qui elle était. À force de vouloir répondre à toutes les sollicitations, elle se sentait vidée d'elle-même. Elle ne pratiquait plus aucun hobby, elle avait perdu de vue la majorité de ses amis. La seule chose qu'elle s'accordait encore était d'aller à la salle de sport deux heures par semaine. Mais cette activité pour elle-même la faisait culpabiliser car elle se sentait égoïste, malgré le grand bien que cela lui procurait.

La culpabilité est-elle propre aux femmes ?

Je rencontre beaucoup de femmes, et très, très, très peu d'hommes qui évoquent cette problématique de la culpabilité. En tant que femmes, nous avons tendance, depuis l'enfance, à nous conformer à ce que l'on pense de ce que l'on attend de nous. Nous sentons pourtant que quelque chose ne va pas. Et c'est bien le cas : nous ne sommes pas nous-mêmes. Nous essayons d'incarner un idéal que nous avons en quelque sorte absorbé. Nous voulons trop souvent nous conformer à ce que le monde extérieur attend de nous, et nous oublions de nous demander si cela correspond vraiment à qui nous sommes.

La clef, pour perdre cette habitude néfaste de culpabiliser à tout va, est de s'autoriser à faire les choses. De s'estimer suffisamment pour intégrer ce droit de penser à nous. D'être bienveillantes avec nous-mêmes afin de nous donner l'autorisation de prendre du temps pour nous, de prendre du plaisir, de s'épanouir, et ainsi, de faire rejaillir notre bien-être sur nos proches, sur notre entourage.


Mia Coiquad est coach en développement personnel et artiste

Elle est également membre de l’Académie du Féminin



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